En produisant au cœur des villes, les fermes verticales réduisent les distances entre les lieux de production et de consommation. Cela favorise les circuits courts, améliore la fraîcheur des produits et diminue les émissions de CO2 liées au transport. Par exemple, à Singapour, où 90 % des denrées alimentaires sont importées, les fermes verticales locales contribuent à réduire la dépendance aux importations et à l’empreinte carbone de l’agriculture.
Comme expliqué plus haut, ces fermes utilisent des systèmes hors sol comme l’hydroponie et l’aéroponie. Ces technologies permettent une gestion optimisée des éléments nutritifs, réduisant les pertes et maximisant la croissance des plantes. Grâce à ces techniques, les plantes bénéficient d’un environnement de culture plus sain, sans recours aux pesticides.
L’efficacité des fermes verticales repose aussi sur l’utilisation de systèmes de lumière artificielle, en particulier des LED, qui reproduisent les conditions de luminosité du soleil. Ces dispositifs, combinés à des systèmes de contrôle automatisé pour la gestion de la température, de l’humidité et de l’irrigation, permettent de cultiver toute l’année, indépendamment des conditions climatiques extérieures.
Dans certaines fermes, comme celle de Nordic Harvest au Danemark, des robots s’occupent des semis, de la gestion des cultures et des récoltes, tandis que l’intelligence artificielle surveille les conditions en temps réel. Cela permet d’optimiser la production et d’améliorer les rendements, tout en réduisant le besoin d’intervention humaine.
Les fermes verticales gagnent en popularité à travers le globe. Au Danemark, Nordic Harvest produit environ 1 000 tonnes de légumes par an dans un hangar de 7 000 m². À Singapour, la ferme Sky Greens utilise une structure rotative qui optimise l’exposition des plantes à la lumière, tout en économisant jusqu’à 75 % d’eau par rapport aux méthodes traditionnelles. Aux États-Unis, la société Plenty utilise des capteurs et l’automatisation pour maximiser l’efficacité de l’utilisation des ressources, et en France, la ferme Jungle fournit des chaînes comme Monoprix avec des herbes aromatiques et des légumes verts cultivés en hydroponie.
Malgré leurs nombreux avantages, les fermes verticales consomment beaucoup d’électricité, notamment pour l’éclairage et la régulation climatique. Bien que les LED soient plus efficaces que d’autres sources de lumière, elles restent énergivores, surtout si l’électricité provient de sources non renouvelables.
L’installation et l’exploitation d’une ferme verticale nécessitent des investissements importants. La mise en place d’un tel système peut coûter plusieurs millions de dollars, et les coûts opérationnels restent relativement élevés, ce qui rend leur rentabilité difficile à atteindre à court terme. Cela constitue un frein à leur expansion, surtout dans les pays où les subventions publiques sont rares.
Les fermes verticales sont particulièrement adaptées à des cultures comme les légumes-feuilles et les herbes aromatiques, mais elles ne conviennent pas à des cultures de grande échelle comme les céréales ou les tubercules. Cela limite leur potentiel à remplacer complètement l’agriculture traditionnelle.
Malgré ces défis, les fermes verticales représentent une voie prometteuse pour l’avenir de l’agriculture urbaine. Avec les progrès technologiques constants, notamment dans les domaines de l’énergie renouvelable et de l’intelligence artificielle, ces systèmes pourraient devenir de plus en plus viables sur le plan économique et environnemental. En particulier, l’utilisation accrue de sources d’énergie solaire et éolienne pourrait compenser la forte consommation d’électricité des fermes.
Les fermes verticales offrent une réponse innovante à la problématique de la sécurité alimentaire dans les zones urbaines. Bien que des défis subsistent, en particulier en matière de consommation énergétique et de coûts, elles proposent une alternative durable et efficiente pour la production locale de nourriture. Ces fermes pourraient, à l’avenir, jouer un rôle crucial dans la transition vers une agriculture plus résiliente et adaptée aux contraintes climatiques et urbaines.