Et si vos terres pouvaient produire à la fois des aliments et de l’énergie ? L’agrivoltaisme transforme les exploitations et bouscule les modèles traditionnels. Cette pratique émergente offre des réponses concrètes aux défis climatiques, économiques et agronomiques. Exploitation agricole, centrale solaire, synergie des usages : découvrez comment ce concept redéfinit l’avenir des champs et ouvre de nouvelles perspectives pour votre activité.
Cet article vous dévoile tout sur l’agrivoltaisme et ses bonnes pratiques pour réussir ce défi. Découvrez comment allier performance, respect de l’environnement et rentabilité sur votre parcelle.
Comprendre l’agrivoltaïsme
Qu’est-ce que l’agrivoltaïsme ?
L’agrivoltaïsme consiste à associer production agricole et production d’électricité solaire sur une même parcelle.
En effet, il se distingue des centrales photovoltaïques classiques car il n’occupe pas l’espace au détriment des cultures. Il s’intègre à l’exploitation pour protéger les cultures.
Les centrales solaires sont souvent montés sur structures hautes ou mobiles, équipées de trackers solaires qui suivent le rayonnement solaire pour optimiser les rendements agricoles et la production électrique en kWh.
Quelle différence avec une centrale photovoltaïque au sol ?
Une installation photovoltaïque au sol exclut toute activité agricole. L’agrivoltaïsme permet de produire de l’énergie solaire photovoltaïque sans interrompre la culture ou l’élevage. Aussi, les centrales solaires assurent une protection climatique, une réduction de l’évaporation et un ombrage contrôlé.
Compatibilité avec les productions agricoles
Quelles cultures s’adaptent bien ?
Les cultures maraîchères, les vergers, les vignes ou les prairies naturelles pour l’élevage s’adaptent bien aux centrales solaires.
Effectivement, des études montrent qu’en période d’ensoleillement intense, les structures solaires permettent un gain de rendement jusqu’à 20 % grâce à un ombrage bien réparti.
Ces installations permettent de maintenir une production agricole stable.
Et pour l’élevage ?
L’agrivoltaïsme s’adapte aux prairies pâturées. Les centrales solaires offrent :
- Une zone d’ombre en période de forte chaleur
- Un confort thermique amélioré
- Une meilleure régularité du pâturage
Le rayonnement est partiellement filtré, contribuant à un microclimat plus supportable pour les animaux.
Effets sur le microclimat et la production
L’ombre nuit-elle au rendement ?
La réponse est non. Néanmoins, il est nécessaire que la centrale solaire soit bien dimensionnée. Un ombrage dynamique peut réduire l’évaporation, réguler la température et maintenir une production agricole stable. La modulation du rayonnement permet donc d’adapter les apports lumineux aux besoins des plantes.
Quels bénéfices sur le sol et l’eau ?
Les centrales solaires limitent l’érosion, protègent la structure des sols et réduisent les besoins en irrigation.
L’installation de panneaux solaires contribue à la préservation des ressources hydriques.
Questions techniques et pratiques
L’installation résiste-t-elle au vent, à la grêle ou au gel ?
Oui, les installations des centrales solaires sont conformes aux normes NV65 et résistent aux rafales, au gel ou à la grêle.
Les panneaux solaires sont inclinés pour éviter l’accumulation de neige et faciliter l’écoulement de l’eau. Certains modules de la centrale solaire sont même conçus pour résister aux impacts extrêmes.
Les structures perturbent-elles le passage des engins agricoles ?
Non. Les installations solaires sur les parcelles ou sur structure mobile sont pensées pour laisser circuler les tracteurs et moissonneuses.
L’intégration est optimisée pour les exploitations agricoles, garantissant une continuité d’usage du sol.
L’entretien des équipements solaires m’incombe-t-il ?
Non. L’entretien (nettoyage des centrales solaires, contrôle des onduleurs, maintenance des supports) est pris en charge par l’installateur.
L’agriculteur reste concentré sur ses cultures ou son élevage, sans impact sur son organisation.
Les structures solaires modifient-elles la lumière au point de devoir changer mes cultures ?
Cela dépend du niveau d’ombrage.
Avec un système bien ajusté (30 à 40 % d’ombrage dynamique), il n’est généralement pas nécessaire de changer vos cultures. Toutefois, vous pouvez optimiser la productivité avec des semis plus denses, des variétés plus tolérantes à l’ombre et un calendrier cultural adapté.
Quel est l’impact sur la biodiversité et les auxiliaires ?
L’agrivoltaisme favorise la biodiversité en limitant les stress hydriques et thermiques. Il maintient des zones refuges pour insectes et oiseaux, réduit l’érosion, et diminue le recours aux traitements chimiques. Avec un bon aménagement (bandes fleuries, haies, points d’eau), il enrichit l’écosystème local.
Les centrales attirent-elles des oiseaux ou des nuisibles ?
Pas plus qu’un champ classique.
Les panneaux peuvent attirer certains oiseaux (pigeons, corvidés), mais les risques sont limités. Des systèmes de dissuasion acoustique ou visuelle peuvent être installés si besoin.
Puis-je continuer à fertiliser ou traiter la zone comme avant ?
Oui. Vous conservez la liberté d’intervention sur la parcelle : traitements, fertilisation, amendement.
Seule contrainte : ne pas dégrader les structures. Le développeur adapte la hauteur et la résistance pour permettre le passage d’équipements de pulvérisation ou d’épandage.
Les structures sont-elles compatibles avec l’agriculture biologique ?
Oui. L’agrivoltaisme ne remet pas en cause la certification bio.
Les matériaux utilisés sont inertes et non polluants, et les structures n’émettent aucun résidu. Certains producteurs bio y voient même un atout pour réguler les aléas climatiques sans produits chimiques.
Comment l’ombrage évolue-t-il au fil de journée et de l’année ?
L’ombrage varie selon l’heure et les saisons : il est plus long le matin et le soir, plus court en milieu de journée. En hiver, le soleil plus bas modifie l’exposition des cultures. Certaines installations utilisent des trackers solaires, qui suivent le soleil pour ajuster l’ombrage et protéger les cultures contre la chaleur et la sécheresse
Peut-on combiner agrivoltaisme et pratiques agroécologiques ?
L’agrivoltaisme est compatible avec les pratiques agroécologiques. Il crée un microclimat bénéfique pour le sol, limite l’évaporation de l’eau et peut favoriser la biodiversité. Des insectes auxiliaires ou des oiseaux trouvent refuge sous ou autour des structures.
De nombreuses exploitations combinent aujourd’hui l’agrivoltaisme avec des pratiques comme le semis direct, les cultures sous couvert ou encore l’agroforesterie. L’installation peut même servir de support à des haies fruitières ou à des systèmes de pâturage tournant.
Loin d’être un frein, l’agrivoltaisme peut devenir un levier pour renforcer la résilience des systèmes agricoles. Il s’intègre naturellement dans une démarche d’agriculture régénératrice.
Questions économiques
Puis-je cumuler les aides PAC avec une parcelle équipée ?
Oui, si la surface agricole utile (SAU) reste productive, les aides PAC sont maintenues.
L’énergie produite par les centrales solaires ne remet pas en cause la vocation agricole du terrain.
Y a-t-il un impact fiscal ou foncier ?
Non, si l’installation solaire est portée par un tiers. Le terrain conserve sa destination agricole, et la fiscalité agricole s’applique.
Peut-on mutualiser un projet entre plusieurs agriculteurs ?
Oui, un projet agrivoltaïque peut être mutualisé entre plusieurs agriculteurs. Cela permet de regrouper les surfaces, partager les revenus et réduire les coûts liés aux démarches administratives ou au raccordement.
Les projets collectifs peuvent prendre la forme d’une CUMA, d’un GAEC ou d’un contrat groupé avec un développeur. Cette mutualisation facilite aussi la relation avec les collectivités locales ou les gestionnaires de réseau.
Il est cependant essentiel de bien définir la gouvernance du projet : qui gère l’exploitation, comment sont répartis les revenus, et qui prend les décisions.
Questions juridiques et administratives
Puis-je récupérer mon terrain à la fin ?
Oui. Le développeur a l’obligation de démonter la centrale solaire et de remettre en état la parcelle.
Le statut du terrain change-t-il ?
Non, si l’activité agricole reste dominante.
Si la production est trop réduite, le terrain peut être requalifié en usage énergétique, avec des conséquences fiscales. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir une activité agricole réelle et productive.
Faut-il un permis de construire ?
Oui. Le projet nécessite un permis de construire, une étude d’impact environnemental au-delà d’un certain seuil et une déclaration en mairie ou auprès de la DDTM.
Questions relationnelles et sociales
Comment réagit le voisinage ?
Cela dépend de la communication. Un projet bien expliqué et correctement intégré dans le paysage est généralement accepté. Certains élus locaux voient même l’agrivoltaïsme comme un levier de revitalisation rurale.
Y a-t-il des réunions avec les riverains ?
Oui, la plupart des développeurs organisent des réunions publiques, des ateliers de concertation et des visites de terrain. Cela permet d’anticiper les oppositions et d’adapter le projet.
Mon image en tant qu’agriculteur peut-elle en pâtir ?
Au contraire ! De plus en plus de consommateurs soutiennent les démarches qui préservent les terres et participent à la transition énergétique. L’agrivoltaisme peut devenir un élément valorisant pour votre exploitation.
Les structures nuisent-elles au paysage ou au tourisme local ?
L’impact visuel des structures agrivoltaïques est une préoccupation légitime, notamment dans les zones rurales à vocation touristique. L’impact visuel est souvent moins important qu’on le craint.
L’espacement entre les structures, leur hauteur modérée et les possibilités d’intégration paysagère (plantation de haies, choix de matériaux, éloignement des routes) permettent de limiter leur visibilité.
Dans certains cas, l’agrivoltaisme peut même devenir un atout touristique. Des exploitations ouvrent leurs portes aux visiteurs, proposent des animations autour de l’énergie renouvelable ou valorisent leur engagement écologique dans leur communication.
L’agrivoltaïsme peut-il devenir le levier d’une agriculture plus résiliente, productive et durable ?
Face aux défis climatiques, allier soleil et production n’est plus une utopie, mais une opportunité concrète.
Osez repenser vos pratiques : l’agrivoltaïsme ouvre la voie d’un nouveau modèle agricole. Etes-vous prêt à franchir le pas?