Comment concilier élevage et respect de l’environnement ?

Comment concilier élevage et respect de l’environnement sans compromettre la rentabilité des exploitations ? Quelles pratiques durables permettent de préserver les ressources naturelles tout en garantissant le bien-être animal ? Face aux défis climatiques et écologiques, l’élevage doit évoluer vers des solutions plus vertueuses. Découvrez comment adapter vos méthodes pour un modèle agricole plus durable et performant.

 

Elevage bovin en extérieur dans le respect de l'environnement

 

État des lieux des conditions d’élevage et du respect de l’environnement

Contexte actuel de l’élevage

L’élevage joue un rôle clé dans l’alimentation mondiale, mais il est également associé à des défis environnementaux majeurs. L’industrialisation du secteur a conduit à une intensification des pratiques, favorisant une forte empreinte écologique.

Émissions de gaz à effet de serre :
L’élevage représente environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), selon la FAO, notamment à cause du méthane produit par la digestion des ruminants, du protoxyde d’azote issu des déjections animales et du CO₂ généré par la production d’aliments pour bétail.

Pollution des sols et des eaux :
L’accumulation des effluents d’élevage peut entraîner des phénomènes d’eutrophisation des rivières et nappes phréatiques, tandis que l’utilisation excessive d’engrais et de pesticides impacte la qualité des terres agricoles.

Perte de biodiversité :
La conversion de forêts et d’écosystèmes naturels en pâturages ou en cultures fourragères réduit la diversité des espèces et fragilise les écosystèmes locaux.

 

Importance de l’intégration de pratiques durables

L’intégration de pratiques durables en élevage est devenue une nécessité pour limiter l’impact environnemental tout en assurant la pérennité du secteur. Une gestion plus raisonnée des ressources naturelles, notamment par une meilleure gesion des pâturages, une utilisation optimisée de l’eau et la valorisation des déchets organiques, permet de réduire la pression sur les écosystèmes.

Adopter des systèmes d’élevage plus extensifs, respectueux des cycles naturels, contribue également à améliorer le bien-être animal et à garantir une production de qualité.

Par ailleurs, l’intégration des énergies renouvelables, comme l’agrivoltaïsme, ainsi que le développement de l’agriculture régénérative, renforcent la résilience des exploitations face aux défis climatiques et économiques.

Miser sur des modèles plus vertueux, conciliant performance agricole et respect de l’environnement, est une condition essentielle pour un élevage durable et compétitif.

 

Impacts environnementaux de l’élevage conventionnel

Émissions de gaz à effet de serre

L’élevage intensif est l’un des secteurs les plus impactants pour l’environnement. Ces émissions proviennent principalement de :

La digestion des ruminants : Le méthane (CH₄), un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO₂ sur un siècle, est libéré lors de la fermentation entérique des vaches, moutons et chèvres.

Les déjections animales : Le stockage et l’épandage du fumier et du lisier génèrent du protoxyde d’azote (N₂O), un gaz dont l’impact sur le climat est 300 fois supérieur à celui du CO₂.

La production d’aliments pour le bétail : La culture du soja et des céréales destinées à l’alimentation animale nécessite une consommation énergétique importante et entraîne une déforestation massive.

➡️ Conséquences climatiques : Ces émissions contribuent significativement au réchauffement climatique, avec des effets sur la fréquence des sécheresses, la disponibilité des ressources en eau et la dégradation des terres agricoles.

 

stockage de fumier qui émet des gaz à effet de serre

 

Pollution des sols et de l’eau

L’élevage conventionnel exerce une pression importante sur les ressources en eau et la qualité des sols, entraînant des impacts environnementaux durables. L’utilisation massive d’engrais azotés et de pesticides pour maximiser les rendements des cultures provoque une contamination des nappes phréatiques et des cours d’eau, affectant la potabilité et menaçant la faune aquatique.

Par ailleurs, l’accumulation des déjections animales en élevage intensif entraîne une concentration excessive de nitrates, favorisant l’eutrophisation. Ce phénomène provoque une prolifération d’algues nuisibles, qui épuisent l’oxygène de l’eau et perturbent les écosystèmes aquatiques.

À long terme, cette pollution dégrade non seulement la qualité des ressources en eau, mais contribue aussi à l’appauvrissement des terres agricoles, réduisant leur fertilité et leur capacité de production.

 

Perte de biodiversité

L’expansion de l’élevage intensif a des conséquences majeures sur la biodiversité, menaçant les écosystèmes naturels. La déforestation massive, notamment en Amazonie, est largement liée à la création de pâturages et à la culture de soja destiné à l’alimentation animale, détruisant les habitats naturels et mettant en péril de nombreuses espèces animales et végétales.

Par ailleurs, l’essor des monocultures comme le maïs et le soja, souvent génétiquement modifiés (OGM), homogénéise les paysages agricoles, réduisant la diversité des espèces végétales et affaiblissant la résilience des sols face aux maladies et aux aléas climatiques.

Cette réduction des habitats naturels accélère la disparition des espèces et fragilise les écosystèmes, augmentant la vulnérabilité de la planète aux changements climatiques.

Face à ces enjeux, des alternatives durables existent et permettent de réduire l’impact écologique de l’élevage tout en assurant une production plus durable et responsable.

 

Pratiques d’élevage respectueuses de l’environnement

Face aux défis environnementaux posés par l’élevage conventionnel, plusieurs pratiques durables permettent de concilier production animale et préservation des écosystèmes :

 

Agroécologie et agriculture intégrée

L’agroécologie repose sur une approche globale visant à optimiser les interactions entre les plantes, les animaux, les humains et leur environnement, afin de créer des systèmes agricoles plus résilients et autonomes.

La rotation des cultures améliore la fertilité des sols et limite naturellement les parasites, réduisant ainsi le recours aux intrants chimiques. La valorisation des effluents animaux comme fertilisants naturels, boucle ainsi le cycle des nutriments. Les couverts végétaux jouent un rôle clé en structurant les sols, en limitant l’érosion et en captant le carbone, contribuant ainsi à une agriculture plus durable.

Enfin, la réduction du travail du sol, en limitant le labour, préserve la biodiversité microbienne et diminue les émissions de CO₂, renforçant ainsi la durabilité des exploitations agricoles.

 

Élevage biologique

L’élevage biologique suit un cahier des charges strict visant à réduire l’impact environnemental et à garantir le bien-être animal. Il repose sur plusieurs principes fondamentaux :

Sélection de races adaptées : Les éleveurs privilégient des espèces rustiques, mieux adaptées aux conditions locales, ce qui limite le recours aux traitements vétérinaires et renforce la résistance naturelle aux maladies. Cette approche réduit l’usage des antibiotiques et favorise un troupeau plus robuste et autonome.

Alimentation biologique et locale : Les animaux sont nourris avec des fourrages et céréales sans pesticides ni engrais chimiques, souvent produits sur place ou en circuits courts. Cela améliore la traçabilité des aliments, réduit l’empreinte carbone et garantit une alimentation plus saine et équilibrée.

Gestion durable des déjections animales : Le fumier et le lisier sont valorisés comme engrais naturels, limitant ainsi l’usage d’engrais chimiques et préservant la qualité des sols et des nappes phréatiques.

Accès à l’extérieur et bien-être animal : Les animaux évoluent en plein air, avec un espace suffisant pour exprimer leurs comportements naturels, réduisant ainsi le stress et améliorant leur santé globale.

Pratiques agricoles respectueuses : L’élevage biologique favorise les pâturages naturels, la rotation des cultures et l’agroforesterie, contribuant ainsi à la biodiversité et à la fertilité des sols.

En alliant respect du bien-être animal, préservation de l’environnement et production de qualité, l’élevage biologique représente une alternative durable et rentable pour les agriculteurs engagés dans une transition écologique.

 

Fermière marchant dans un pré avec ses moutons en élevage biologique

 

Agroforesterie

L’agroforesterie consiste à intégrer des arbres et arbustes dans les systèmes d’élevage, offrant de nombreux avantages pour les sols, les animaux et la biodiversité. Les arbres fournissent de l’ombre, réduisant ainsi le stress thermique des bovins et ovins en pâturage, particulièrement en période de forte chaleur. Leurs racines stabilisent le sol, limitant l’érosion et améliorant la rétention d’eau, ce qui contribue à une meilleure fertilité des terres.

En outre, la présence de haies et bosquets favorise la biodiversité, attirant des pollinisateurs et aidant à réguler naturellement les populations d’insectes nuisibles.

 

Agrivoltaïsme : une synergie entre énergie et élevage durable

L’agrivoltaïsme associe production d’énergie solaire et élevage, permettant une double valorisation des terres agricoles. Le principe repose sur l’installation de panneaux solaires sur des prairies ou parcours d’élevage, fournissant de l’énergie renouvelable tout en préservant la biodiversité et l’usage agricole des sols.

 

Avantages pour l’élevage
L’ombrage naturel créé par les panneaux solaires réduit le stress thermique, particulièrement en période de fortes chaleurs, permettant aux animaux de mieux réguler leur température corporelle.

Ces installations servent également de protection contre les intempéries, offrant un abri contre la pluie et le vent, ce qui améliore le confort des troupeaux.

De plus, l’ombre modérée générée par les panneaux favorise la croissance de certaines plantes, contribuant ainsi à un pâturage plus riche et de meilleure qualité, bénéfique pour l’alimentation des animaux.

Pour finir, il est possible d’installer des panneaux solaires sans avoir à investir dans des infrastructures coûteuses grâce à des énergéticiens comme Cultive ton Energie, qui prennent en charge l’installation et la maintenance en échange d’un loyer annuel versé aux agriculteurs. Cette solution permet de bénéficier des avantages de l’agrivoltaïsme tout en générant un revenu complémentaire facilement et sans contrainte financière.

 

Bénéfices environnementaux
L’agrivoltaïsme contribue activement à la réduction de l’empreinte carbone en produisant une énergie renouvelable qui compense une partie des émissions de l’élevage. En limitant l’érosion des sols et en maintenant une couverture végétale plus stable, il favorise également la biodiversité, créant ainsi un environnement plus résilient et durable pour l’exploitation agricole.

 

Gestion durable des pâturages

Une gestion durable des pâturages permet de restaurer les sols et de réduire l’impact environnemental de l’élevage. Le pâturage rotatif, en alternant les zones de pâture, favorise la repousse de l’herbe, améliore la fertilité des terres et évite l’épuisement des ressources fourragères.

Le maintien d’une couverture végétale limite le surpâturage, réduit l’érosion des sols et favorise la séquestration du carbone, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. En adoptant ces pratiques, les éleveurs optimisent la productivité de leurs terres tout en garantissant un élevage plus respectueux du bien-être animal et des écosystèmes.

 

Concilier élevage et respect de l’environnement n’est plus une option, mais une nécessité pour un avenir agricole durable. Et si chaque éleveur devenait acteur du changement en adoptant des pratiques plus vertueuses ?