Vous avez entendu parler de l’agrivoltaïsme, mais que signifie vraiment ce concept innovant ? Comment allier culture agricole et installation solaire sans compromis ?
Cette approche innovante, aussi appelée agro-solaire ou agriculture combinée, change la façon de cultiver.
Prêt à découvrir tous les termes essentiels pour maîtriser ce secteur en pleine expansion ? Plongez dans ce glossaire dynamique pour comprendre, échanger et réussir votre projet agrivoltaïque !
Pourquoi un glossaire de l’agrivoltaïsme ?
Comprendre les mots de l’agrivoltaïsme, c’est déjà faire un pas vers la réussite de votre projet. Ce domaine mêle agriculture, énergie et réglementation : trois univers avec leurs propres codes.
Sans repères clairs, il devient difficile de suivre une réunion, de lire un contrat ou de discuter avec un développeur. Certains termes paraissent techniques, voire intimidants, alors qu’ils désignent des choses simples, mais essentielles.
Maîtriser ce vocabulaire vous permet de :
- poser les bonnes questions face aux partenaires,
- évaluer la pertinence d’une proposition,
- mieux défendre vos intérêts en tant qu’exploitant agricole.
Ce glossaire a été conçu pour vous donner une vision claire des notions clés. Il vous accompagne dans vos démarches, dès les premiers échanges jusqu’à la mise en œuvre sur votre parcelle.
Moins de jargon, plus de clarté : c’est l’objectif.
Terres, cultures et environnement
L’agrivoltaïsme s’installe au cœur du vivant. Pour réussir un projet, il est essentiel de bien comprendre les notions liées au sol, aux cultures et aux équilibres écologiques.
Parcelle agricole
Il s’agit du terrain cultivé concerné par le projet agrivoltaïque.
Chaque parcelle a ses caractéristiques : type de sol, exposition, pente, usage actuel, etc.
Ce sont ces éléments qui vont déterminer la faisabilité agronomique et réglementaire du projet.
Compatibilité agronomique
On parle ici de la capacité d’une culture à bien pousser sous une installation solaire.
L’ombre, la circulation de l’air ou les structures peuvent modifier les conditions de croissance.
Une bonne compatibilité agronomique signifie que la culture reste productive et que les pratiques agricoles restent possibles, voire améliorées.
Résilience hydrique
C’est la capacité d’une culture à résister au manque d’eau ou aux périodes de sécheresse.
Avec l’agrivoltaïsme, l’ombre projetée peut réduire l’évaporation et améliorer la gestion de l’eau.
Certaines cultures, comme le fourrage ou les plantes aromatiques, s’y adaptent très bien.
Haute Valeur Environnementale (HVE)
Il s’agit d’une certification agricole officielle qui valorise les pratiques respectueuses de l’environnement.
Elle repose sur quatre critères : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de l’eau et fertilisation.
Un projet agrivoltaïque bien conçu peut contribuer à maintenir, voire améliorer, ce niveau de performance environnementale.
Il comporte 4 niveaux, avec des exigences croissantes :
-
Niveau 1 : simple déclaration d’engagement aux bonnes pratiques environnementales. Aucune contrainte technique ni vérification.
-
Niveau 2 : respect de l’ensemble de la réglementation environnementale et application de certaines bonnes pratiques (haies, couverture des sols, réduction des intrants…).
-
Niveau 3 : obtention du label HVE officiel, basé sur des indicateurs mesurés (biodiversité, fertilisation, phytos, irrigation). C’est le seul niveau certifié.
-
HVE 4 (optionnel ou renforcé) : parfois utilisé dans certains dispositifs régionaux, ce niveau ajoute des critères plus stricts, notamment sur la biodiversité ou le climat.
À retenir : seuls les niveaux 3 et 4 sont véritablement contraignants et certifiables. Les deux premiers sont déclaratifs, sans contrôle indépendant.
Services écosystémiques
Ce terme désigne les bénéfices que l’agriculture peut rendre à l’environnement :
- stockage du carbone,
- régulation du climat local,
- accueil de la biodiversité,
- filtration de l’eau ou amélioration des sols.
Un projet agrivoltaïque réussi s’inscrit dans cette logique : produire, tout en protégeant.
Technique et énergie
L’agrivoltaïsme repose sur des technologies spécifiques, pensées pour produire de l’électricité tout en favorisant l’activité agricole.
Comprendre ces éléments techniques vous permet de mieux choisir les équipements adaptés à votre exploitation.
Centrale agrivoltaïque
Il s’agit d’une installation combinant production d’électricité et activité agricole sur une même surface.
Elle intègre des structures solaires (fixes ou mobiles) implantées de manière à ne pas compromettre la culture ou l’élevage.
La centrale agrivoltaïque doit démontrer sa double performance : énergétique et agricole.
Tracker solaire
Un tracker est une structure mobile qui suit la course du soleil tout au long de la journée.
Son objectif : optimiser la production d’électricité en maintenant l’orientation idéale des panneaux.
Certains trackers sont conçus pour s’adapter aux besoins des cultures, en modulant l’ensoleillement et l’ombrage.
Structure biface / semi-transparente
Ces structures laissent passer partiellement la lumière entre les modules ou à travers eux.
Elles permettent une photosynthèse suffisante pour certaines cultures sensibles à l’ombre.
Ce type de conception améliore la compatibilité agronomique, notamment en maraîchage ou petits fruits.
Inclinomètre
C’est un instrument de mesure de l’inclinaison des modules solaires.
Il est utilisé pour s’assurer que les panneaux sont bien orientés, notamment lors de l’installation ou des opérations de maintenance. Un bon réglage de l’inclinaison permet d’optimiser la production électrique et d’éviter les pertes de rendement.
Économie et financement
Se lancer dans l’agrivoltaïsme, c’est aussi entrer dans un modèle économique particulier.
Entre contrat de location, montage financier et aides publiques, il est crucial de bien comprendre les termes pour sécuriser votre projet.
Contrat de bail emphytéotique
C’est une location longue durée, allant de 18 à 99 ans, signée entre l’agriculteur (propriétaire ou exploitant) et l’opérateur de la centrale.
Ce contrat donne à l’opérateur le droit d’occuper le terrain pour y installer une centrale solaire, tout en laissant l’activité agricole se poursuivre.
Investissement initial
Il s’agit du montant nécessaire pour démarrer un projet agrivoltaïque.
Cet investissement varie selon la technologie choisie (trackers, structures fixes, irrigation couplée), la surface, le raccordement, etc.
Il est généralement porté par l’opérateur ou réparti dans un montage avec l’agriculteur, selon les cas.
Appel d’offres CRE
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) organise régulièrement des appels d’offres pour soutenir le développement des énergies renouvelables.
Un projet retenu bénéficie d’un tarif d’achat sécurisé sur 20 ans, ce qui améliore sa rentabilité et facilite son financement.
Partenariat public-privé (PPP)
C’est un montage qui associe des collectivités territoriales et des acteurs privés autour d’un projet d’intérêt local.
Dans l’agrivoltaïsme, cela peut impliquer une commune, une chambre d’agriculture, une coopérative ou un développeur solaire.
Les PPP permettent souvent de favoriser l’ancrage territorial, d’impliquer les citoyens ou d’accélérer certaines démarches administratives.
Législation et cadre réglementaire
Le développement d’un projet agrivoltaïque doit respecter un cadre légal précis.
Connaître les règles facilite vos démarches et évite les obstacles juridiques.
Loi APER
La Loi pour l’accélération des énergies renouvelables (APER) encadre spécifiquement le développement des projets agrivoltaïques en France.
Elle vise à simplifier les procédures, favoriser l’innovation et garantir la protection des terres agricoles. Ce texte est une référence clé pour tout porteur de projet.
PLU / SCOT
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) sont des documents d’urbanisme. Ils définissent les règles d’implantation des infrastructures, y compris des centrales solaires sur terres agricoles. Vérifier leur contenu est indispensable avant toute installation.
CDPENAF
La Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF) donne un avis important sur l’utilisation des terres agricoles.
Elle veille à préserver ces espaces et à limiter la concurrence foncière liée aux projets énergétiques.
ICPE / permis de construire
Selon la taille et la nature du projet, il faut obtenir soit une autorisation environnementale (ICPE), soit un permis de construire.
Ces démarches garantissent que le projet respecte les normes environnementales et d’urbanisme. Elles peuvent prendre plusieurs mois, d’où l’importance de bien s’y préparer.
Zone agricole protégée (ZAP)
Les ZAP sont des secteurs où les projets agrivoltaïques sont fortement encadrés. L’objectif est de préserver la vocation agricole des terres les plus précieuses.
Dans ces zones, les procédures sont plus strictes et les autorisations plus difficiles à obtenir. Bien connaître leur délimitation vous évitera des surprises.
Méthodes et innovations
L’agrivoltaïsme intègre des méthodes agricoles adaptées et des innovations pour tirer le meilleur parti des installations solaires.
Agroéquipement mobile
Ce sont des outils agricoles conçus pour travailler sous les structures élevées des centrales agrivoltaïques. Ils facilitent l’accès et les interventions, même sous les ombrières ou panneaux suspendus. Ces équipements mobiles permettent de préserver la productivité tout en évitant les contraintes techniques.
Pâturage tournant dynamique
Cette technique d’élevage consiste à faire pâturer les animaux de façon rotative sous les ombrières.
Elle améliore la qualité des fourrages et la gestion des parcelles, en limitant la surexploitation.
Le pâturage tournant dynamique optimise les rendements tout en favorisant la biodiversité et la santé des sols.
Microclimat
Sous les structures agrivoltaïques, le microclimat est modifié : l’ombre réduit la température, l’humidité est parfois plus élevée. Ces conditions peuvent bénéficier à certaines cultures sensibles à la chaleur ou au stress hydrique. Comprendre ce microclimat est essentiel pour adapter vos choix de cultures et pratiques agricoles.
R&D agrivoltaïque
De nombreux projets expérimentaux sont menés par des instituts de recherche, des coopératives et des agriculteurs innovants.
Ces travaux visent à améliorer les techniques, optimiser les rendements et confirmer les bénéfices environnementaux.
Suivre ces avancées vous aide à rester informé des meilleures pratiques et à réussir votre projet.
Acteurs et métiers
L’agrivoltaïsme réunit plusieurs acteurs clés qui collaborent pour réussir un projet efficace et durable.
Comprendre leurs rôles vous aide à mieux naviguer dans ce domaine complexe.
Développeur de projet
Le développeur est la structure qui initie, finance et construit l’installation agrivoltaïque.
Il coordonne les différentes phases, du montage financier aux travaux sur le terrain. Son rôle est central pour transformer une idée en projet concret.
Exploitant agricole
L’exploitant est le pilote de l’activité agricole sur la parcelle agrivoltaïque.
C’est lui qui adapte ses pratiques aux contraintes et aux opportunités liées à l’installation solaire. Il assure la gestion quotidienne et la production agricole.
Bureau d’études
Le bureau d’études réalise les analyses techniques, agronomiques et environnementales indispensables.
Il évalue la faisabilité du projet, son impact et propose des solutions adaptées. Ces études sont une étape clé pour sécuriser le projet.
AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage)
L’AMO est un conseil indépendant qui accompagne l’agriculteur tout au long du projet.
Elle aide à comprendre les aspects techniques, juridiques et financiers, et facilite la prise de décision. Ce soutien est précieux pour éviter les erreurs. Cette prestation est à la charge de l’agriculteur.
Organisme certificateur
Cet organisme vérifie la conformité du projet aux normes en vigueur.
Il délivre des labels ou attestations qui valorisent les bonnes pratiques et rassurent les partenaires. Obtenir ces certifications peut faciliter l’accès aux financements et améliorer la crédibilité.
L’agrivoltaïsme est bien plus qu’une technique : c’est une vraie révolution agricole et énergétique. Comprendre son vocabulaire, c’est vous donner les moyens d’échanger, d’innover et de réussir vos projets. Chaque terme maîtrisé vous rapproche d’un avenir plus durable et rentable.
Alors, êtes-vous prêt à franchir le pas et à transformer vos terres grâce à l’agrivoltaïsme?
Le futur de l’agriculture se construit avec ces nouvelles connaissances.
Faites de ce glossaire votre premier outil vers la réussite !